Et si l’image n’était pas là pour raconter ?

Et si, plutôt que de dire, elle ouvrait un souffle ?

Une respiration dans le tumulte. Une parenthèse. Un espace pour ressentir.


Et si le flou était plus juste que la netteté ?

Si la lumière n’était pas une technique, mais une mémoire ?

Une lumémoire.


Et si l’émotion naissait du silence ?

De ce qui n’est pas montré. De ce qui se devine.

Et si voir devenait une manière de sentir ?


Et si l’on cessait de vouloir capturer ?

Si l’on laissait l’instant glisser, fluminer,

comme un sable dansant sous la mer —

une sablune, offerte sans attente.


Et si la photographie n’était plus une performance, mais un refuge.

Un murmure de brume, une brumescence suspendue.


Et si tout cela n’était qu’un prétexte

pour retrouver la lumière ?

En quête d'épure

Je marche dans le monde avec lenteur, souvent seule, portée par une sensation que je ne saurais nommer. J’aime la lumière douce qui s’égare sur une mousse, la brume qui s’invite sans prévenir, les reflets qui glissent sur l’eau comme des murmures.
Je photographie ce qui me touche, ce qui me dépasse parfois. Je dors dans la neige, je grimpe vers les cimes, je me laisse happer par les profondeurs. Pas pour défier quoi que ce soit, mais pour me relier. Pour écouter.
Peut-être que mes images ressemblent à des silences. Peut-être qu’elles sont comme des respirations, ou des battements ralentis. Je ne sais pas.

Je crois que je cherche une forme de beauté tranquille. Une douceur qui laisse de l’espace.
En parallèle, je crée IKIGAI, une série documentaire qui donne la parole à celles et ceux qui vivent en accord avec leur raison d’être.
Des récits simples, profonds, lumineux. Comme des points d’ancrage dans un monde qui tourbillonne.
Je vis avec peu. Je voyage avec lenteur. Je crée avec ce que j’ai sous les yeux et ce qui me traverse. Et si, à travers une image, une phrase ou une lumière, je pouvais offrir un souffle, alors peut-être que ce serait là, ma manière de contribuer.
Doucement.
À ma mesure.